L’abbé
Moreux est un homme de science aux multiples facettes. Ce personnage curieux
reste une des figures emblématiques de la diffusion d'une astronomie
populaire et un précurseur de la vulgarisation scientifique.
Il
s’est essayé à tout avec bonheur. Grand voyageur,
illustrateur, écrivain, journaliste, cet abbé berrichon
et atypique portait la soutane mais tenait aussi salon littéraire
à Paris. On peut résumer son œuvre essentielle à
la science de l’astronomie, particulièrement le Soleil et
la planète Mars. Il observait les éclipses et les taches
solaires et tentait de répertorier, avec les moyens de son époque,
les canaux de Mars.
Théophile
Moreux naît dans le Cher à Argent sur Sauldre en 1867. Il
fréquente l'école de la Chapelle Saint Ursin où son
père y est instituteur, puis le séminaire Saint Célestin
de la route de Dun à Bourges (Aujourd’hui Lycée Jacques
Cœur). Il y restera comme professeur de sciences et de mathématiques
après avoir été ordonné prêtre à
24 ans en 1891. Il s'est éteint à Bourges en 1954, à
l'âge de 87 ans. La ville de Bourges a fêté en 2004
le 50ème anniversaire de sa mort.
Professeur
au séminaire St Célestin de Bourges, C’est en 1896
qu’il décide de rencontrer Camille Flammarion. Le courant
passe entre les deux hommes, et l’astronome célèbre
appuie le jeune abbé. Fervent partisan de la science au service
et au bonheur de l’homme car pour lui foi et sciences sont indissociables,
il se servira de tous les moyens de son époque : livres, revues
scientifiques, conférences et séminaires pour les faire
connaître au plus grand nombre. L’abbé Moreux publiera
une centaine de titres, dont une cinquantaine traitaient de l’astronomie.
Il popularisa et vulgarisa les sciences dans des éditions à
petits prix pour son époque. En 2002 l’un de ceux ci sera
réédité pour la dixième fois, les sciences
mystérieuses des pharaons, un record que certains écrivains
aimeraient approcher. Conjointement il créa et dirigea la revue
du ciel de 1916 à 1939, pour passionnés et curieux d’astronomie.
C’est en 1907, qu’il fit construire son observatoire à
Bourges à l’écart du centre ville et qui est aujourd’hui
rue Ranchot . Il s’agit d’une bâtisse de style mauresque
qui ressemble à une des églises qu'il avait vu en afrique
du nord. Cette maison et sa tour observatoire dont seule la coupole a
disparue, est toujours visible. Il n’est pas besoin de vous donner
le numéro de la rue, vous la reconnaîtrez sans problème.
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Comme
on l’a vu précédemment l’abbé Moreux
s’intéressait à tout, et la météorologie
fut une autre science qui le passionna. Il s’est évertué
à effectuer des relevés météo depuis son observatoire,
très régulièrement de 1913 à 1950. C’est
ainsi que 40 ans de données météo sont enregistrées
à la station de Bourges. Bien entendu la météo est
surtout difficile à prévoir, et grâce à ses
observations il tenta de prévoir le temps qu’il allait faire.
Il faut le dire pas beaucoup plus mal que nos techniciens météo
aidés de leurs ordinateurs et satellites. Les prévisions
météo ne sont pas encore très fiables au delà
de 3 jours, et encore ! |